ENTRETIEN avec Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève.
Considérez-vous, comme l’OMS, que le Covid n’est plus une urgence sanitaire mondiale ?
Oui, force est de constater, partout dans le monde, que le Covid n’est plus l’urgence de santé publique qu’elle fut un temps dans nos vies. Il n’y a plus de pays qui recourent aux confinements, aux quarantaines, ou imposent de contrôles sanitaires aux frontières vis-à-vis du Covid. L’urgence sanitaire mondiale aura duré trois ans ce qui fut particulièrement long. On estime que le Covid aura fauché près de 27 millions de vies pendant cette période, ce qui est considérable. Heureusement, le vaccin a changé la donne, et c’est l’une des raisons qui font qu’aujourd’hui on peut sortir de cette pandémie.
La situation est-elle la même sur tous les continents ?
La situation s’est beaucoup homogénéisée avec l’arrivée d’Omicron à la fin 2021 et sa kyrielle de sous-variants depuis. Actuellement les sous-variants de la série XBB dominent partout dans le monde, et continuent à causer des vagues de contaminations. Mais l’immunité vaccinale et celle laissée par les vagues répétées limitent beaucoup les formes graves qui conduisaient à une saturation des hôpitaux et parfois aussi des morgues. La situation épidémiologique est cependant moins précise aujourd’hui car la plupart des gouvernements ont levé la garde de la veille sanitaire et l’effondrement des tests ne permet plus de comparer la circulation virale actuelle avec celle des vagues précédentes.
Diriez-vous que la pandémie est terminée, ou pas ?
La notion de pandémie, même si cela peut surprendre, n’est pas dans le vocabulaire officiel du Règlement Sanitaire International, celui-là même qui régissait l’urgence de santé publique de portée internationale qui vient d’être levée par le directeur général de l’OMS à Genève. Le Dr Tedros avait cependant, sans réel fondement juridique, décidé de déclarer un état de pandémie le 11 mars 2020, notamment parce qu’il constatait que la communauté internationale ne se mobilisait alors pas suffisamment contre la vague pandémique partie de Chine. L’OMS aurait pu profiter de la fin de l’état d’urgence pour déclarer la fin de la pandémie, mais y a renoncé, probablement pour ne pas laisser croire que le virus était éliminé ou qu’il ne représentait plus de menace pour l’humanité. Le message de l’OMS est d’ailleurs très clair, si l’on est sorti de l’état d’urgence, en revanche on entre dans une phase postpandémique qui ne doit pas s’apparenter à la fin du problème causé par le SARS-CoV-2.
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Retrouvez l’intégralité de l’entretien sur ladepeche.fr.
PARIS – In recent weeks, there has been no shortage of speeches by prominent leaders discussing their countries’ relationships with China and the potential economic fallout of geopolitical fragmentation. This is a welcome, if much-belated, discussion. But it must address a fundamental question: Can rivalry and economic integration coexist and, if so, under which terms? The answer will determine the fate of the global economy.
In February 2020, Jennifer Harris and Jake Sullivan published an article highlighting the need for a shift in economic thinking. When it came to managing globalization, they noted, foreign-policy professionals have largely deferred to the “small community of experts who run international economic affairs.” They urged national-security specialists to step up, recommended a proactive stance on public investment, and advocated a more guarded approach to trade opening.
Geopolitics and international economics have long operated under two distinct paradigms. Foreign-policy experts often see global politics as a zero-sum game in which one country’s gain is another’s loss. By contrast, economists tend to focus on the potential for mutual gains from multilateral cooperation and market-led integration. These contradictory paradigms were married to each other by the shared belief that trade and openness were in the best interest of the United States. America’s hegemonic status had its drawbacks, but the benefits outweighed the costs.
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Read the article written by Jean Pisani-Ferry on the Project Syndicate website.