ARTICLE – Face à la Chine et la Corée du Nord, Joe Biden a voulu formaliser, vendredi à Camp David, une entente sécuritaire avec ses homologues japonais et sud-coréen, profitant de leur rapprochement récent.
Décidée au printemps dernier lors du G7 à Hiroshima, la rencontre au sommet organisée vendredi à Camp David par Joe Biden avec le président de Corée du Sud et le Premier ministre japonais a conforté une relation trilatérale devenue pour chacun indispensable, face aux menaces sécuritaires et économiques posées par la Chine et la Corée du Nord.
La rencontre – premier sommet entre les trois dirigeants, et la première invitation à Camp David faite à des leaders étrangers par Joe Biden – s’est concrétisée par des mesures sécuritaires, économiques et formalise un rapprochement que Washington espère gravé dans le marbre.
Réchauffement ostensible
Concrètement, ils ont décidé d’un sommet trilatéral annuel et ont promis de se consulter sur tous « les défis, provocations et menaces qui affectent nos intérêts collectifs et notre sécurité ». Ils vont mettre en place une liaison de communication d’urgence entre les trois exécutifs, partager davantage d’intelligence militaire, multiplier les exercices militaires communs ou encore partager les données en temps réels sur les tirs de missile de la Corée du Nord. Ils se sont également accordés sur des mécanismes d’alerte pour mieux contrôler la sécurité des chaînes d’approvisionnement dans la région.
« Il y a eu un réchauffement ostensible des relations entre la Corée du Sud et le Japon depuis l’élection du Président Yoon et en particulier depuis le printemps. Les Américains veulent capitaliser là-dessus. Ils ont fait des efforts en coulisses pour les rapprocher discrètement depuis des années », note Jean-Yves Colin, expert Asie du Nord du Asia Centre.
Depuis quelques mois, les signes d’ouverture sont manifestes. Ils ont été initiés par le président Yoon Suk-yeol, qui a décidé de régler les différends historiques avec Tokyo. En commençant par dédommager les travailleurs coréens qui avaient été forcés de travailler pour le Japon à l’époque de la colonisation.
De son côté, le Japon a levé des restrictions à l’export de matériaux pour les semi-conducteurs vers la Corée du Sud. Le président sud-coréen s’est rendu à Tokyo, tandis que le Premier ministre japonais a été accueilli à Séoul. Et lors des célébrations en mémoire de la fin de l’époque coloniale japonaise, le 18 août, le président sud-coréen a insisté longuement sur le partage de valeurs communes avec le Japon.
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Retrouvez l’article complet écrit par Virginie Robert dans Les Echos.